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DAVID HARROWER - 'BLACKBIRD' (création)

auteur

David Harrower

 

mise en scène

Estelle Larrivaz

 

avec

Kenza Berrada &
Olivier Broche

scénographie 

Natasha Jenkins

 
production

Kumquat Productions

éditeur & agent théâtral

L'Arche

durée

env. 75 minutes

languages

français

availability

open

équipe en tournée

5 pax

transport sous réserve

BLACKBIRD

Un homme de trente-six ans a aimé Una, une fille de douze ans. Leurs deux vies ont volé en éclats après le choc de cet amour interdit. Questionnée par la police, intimement examinée contre son gré, Una résiste à dénoncer celui à qui elle s'est offerte par amour. Il fait pourtant six ans de prison avant de changer d'identité et de refaire sa vie, ailleurs. Elle reste enfermée dans l'enfer moral de sa famille et de son quartier. Quinze ans plus tard, une photo dans un dépliant publicitaire et le sourire anormalement tranquille de cet homme replongent Una dans le mystère d'un passé irrésolu. Elle décide de retrouver cet homme et d'avoir le cœur net sur cette nuit où le désir s'est accompli pour ensuite bouleverser leurs deux vies. Blackbird fait écho à une question de société plus aigüe que jamais : le détournement de mineur, la pédophilie, les lois qui les condamnent. Qu’est ce que le consentement quand l’un a douze ans et l’autre trente-six ? Est-ce à la loi de le dire, à des juges ? Que vaut la parole des protagonistes ? 

DAVID HARROWER 

David Harrower est né à Edimbourg en 1966 et vit actuellement à Glasgow. Sa première pièce, Knives in Hens (Des couteaux dans les poules) est créée au Traverse Theatre d’Edimbourg en 1995 puis reprise en 1997, année où le texte a obtenu le prix de la meilleure pièce étrangère en Allemagne. 

En 1998, le Traverse Theatre lui commande et crée sa seconde pièce Kill the old, torture their young (Tuer les vieux, torturer leurs jeunes) pour laquelle il a reçu en 1999 le Meyer-Whitworth Award. Par ailleurs, il a adapté pour le théâtre la nouvelle de John Wyndham The Chrysalids et a écrit un livret d’opéra Cat man’s tales (tournée au Royaume-Uni en 1997) ainsi qu’une pièce radiophonique pour la BBC - radio 4 : 54% Acrylic (1998). 

Presence, sa troisième pièce originale, a été jouée en avril 2001 au Royal Court Jerwood Theatre Upstairs. Il adapte en anglais Six personnages en quête d’auteur de Pirandello, jouée en 2000 au Young Vic, Ivanov de Tchekhov, jouée à l’automne 2002 au National Theatre, et enfin Woyzeck de Büchner, jouée à l’Edinburgh Lyceum la même année. Il traduit également en 2002 The Girl on the sofa de Jon Fosse, créée au Festival International d’Edimbourg en coproduction avec la Schaubühne de Berlin. 

En 2003, sa pièce Dark Earth est jouée au Traverse Theatre d’Edimbourg. La même année, le National Theatre de Londres crée sa nouvelle traduction de Tales from the Vienna Woods d’Ödön von Horvàth. En 2005, a lieu la création de sa pièce Blackbird, écrite sur commande du Festival International d’Edimbourg, et présentée au King’s Theatre d’Edimbourg dans une mise en scène de Peter Stein. Reprise par l’Albery Theatre de Londres en février 2006, cette pièce remporte le prix de la meilleure pièce au Scottish Theater Critics Awards puis à nouveau au Laurence Olivier Awards en 2007. Elle est jouée en Allemagne, Autriche, Suède, Norvège, Finlande et vient de connaître un succès public à New-York ainsi qu’à Sydney dans une mise en scène de Cate Blanchett. 

David Harrower travaille actuellement pour la Brocken Spectre Film Company sur l’adaptation de la nouvelle White Male Heart au cinéma, sur un scénario à partir de Knives in Hens, et sur un téléfilm intitulé The impossiblity of sex pour Tightope Pictures et Channel 4. Enfin, il poursuit son travail d’écriture dramatique pour des commandes du Royal Court Theatre, du Royal National Theatre et du Royal Shakespeare Company, à Londres.

NOTE D’INTENTION

« J’ai la pièce qu’il nous faut. » Cela fait près d’un an que Kenza, Olivier Broche et moi cherchons une pièce, poussés par le désir de travailler ensemble quand Kenza Berrada me donne le texte de Blackbird, sans autre commentaire. Cela suffisait et je n’ai rien voulu lire ou savoir avant de commencer ma lecture. Les premières pages m’intriguent. S’agit-il d’une pièce sur le monde du travail ? Non, cette femme qui débarque et s’échine à faire parler cet homme a quelque chose qui suscite l’interrogation. S’agit-il de sa maitresse, d’une amoureuse éconduite ? Non, quelque chose de plus trouble et de dérangeant se dessine. Le mot est enfin lâché, je comprends. 

 

Ce huis clos, la tension qui se développe entre les deux personnages, la représentation de la transgression, la violence de la parole, l’exploration de la notion de consentement, le jugement par la société de cette histoire tragique moderne, le refus par l’auteur d’un manichéisme simpliste, la beauté de cette langue crue, hachée et lapidaire m’ont donné l’envie, forte, de mettre en espace ces corps fragiles. Olivier Broche, en Ray, et Kenza Berrada, en Una, incarnent parfaitement la complexité de cet « étrange couple ». Dès les premières lectures, une évidence se dessine entre ces deux là. 

 

Une femme avec sa douleur, son passé, son silence, son amour de petite fille, son incompréhension, son besoin de dire, sa colère, sa violence, sa perte, son désir de vie. Un homme avec son nouveau visage, sa nouvelle vie, son expérience de l’incarcération, sa perversité, sa sincérité, sa non sincérité, sa douceur, ses doutes, sa culpabilité. Nous sommes projetés dans l’intime de ces êtres qui tentent de se reconstruire, dans le fantôme de cette histoire d’amour qui refuse de mourir. Nous voilà, incapables de prendre parti pour l’un ou l’autre, face à la part obscure de chacun des protagonistes, cette part qui s’agite aussi au fond de chacun de nous.  

 

Dans mon film, Le Paradis des Bêtes, j’ai cherché à filmer l’humanité au sein d’une histoire familiale parée d’un masque de chaos. Comment aimer un père infidèle qui brutalise sa mère ? Les paradoxes sont là, les sentiments toujours plus troubles qu’ils n’y paraissent. Le père, figure de proue de cette histoire aurait pu, à bien des égards, être qualifié de « monstre », mais mon but est de comprendre, non de juger. Les figures maléfiques, à bannir, m’ont toujours intriguées, tout comme celles des victimes. 

 

Grâce à cette pièce, je retrouve certaines des questions qui me hantent et peux ainsi poursuivre mon travail. Enfin, au dessus de ces questionnements intimes, c’est la beauté du texte et sa dramaturgie parfaite que je souhaite mettre en lumière. Tout est là, dans cet apparemment modeste tête à tête capable de nous tenir en haleine de bout en bout. Un à un, les degrés sont gravis jusqu’à l’amour fou et la gêne indéniable, avec, en point d’orgue, l’apparition de la jeune fille de 13 ans. Personnage essentiel. Vient-elle à la fin incarner l’inimaginable ? 

 

Estelle Larrivaz, février 2018

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